Calculer le point mort : définition, formule et exemples pratiques

🟢 En bref : l’essentiel sur le calcul du point mort

  • Le point mort représente le moment où votre entreprise couvre ses charges fixes grâce à son chiffre d’affaires.
  • Pour calculer le point mort, divisez le seuil de rentabilité par le chiffre d’affaires journalier, puis multipliez par 360 ou 365.
  • Formule principale : Point mort = (seuil de rentabilité / chiffre d’affaires annuel) × 360
  • Le point mort en jours = nombre de jours d’activité avant d’être rentable.
  • Comprendre et utiliser ce calcul, c’est maîtriser une donnée clé pour piloter une activité saine.

Cela vous intrigue ? Je sais que tout ça paraît technique, mais croyez-moi, c’est beaucoup plus simple qu’il n’y paraît… et tellement crucial. Avant de plonger, un petit clin d’œil : ceux qui s’intéressent aussi à des sujets proches comme le bilan simplifié comptabilité ou le modèle des 5 forces de Porter trouveront vite des liens concrets avec le fameux point mort.

Qu’est-ce que le point mort et pourquoi le calculer ?

À chaque fois qu’on me demande : « C’est quoi ce point mort ? », j’ai envie de répondre : c’est la boussole de la rentabilité. Concrètement, le point mort (ou PM pour les intimes, oui ça arrive souvent dans le jargon) désigne le niveau de chiffre d’affaires où une entreprise a enfin couvert l’ensemble de ses charges fixes, c’est-à-dire ses frais incompressibles—loyers, salaires, amortissements, charges sociales… tout ce qui tombe, même si vous ne vendez rien.

Pourquoi vouloir absolument calculer le point mort ? Mais pour une seule raison fondamentale : l’entreprise ne gagne pas d’argent avant ce seuil. Ce n’est qu’après avoir franchi ce fameux cap que chaque euro encaissé ne sert plus à rembourser vos charges, il se transforme doucement en bénéfice. Savoir où se situe ce seuil, c’est se donner une gourde d’eau en plein marathon : vous savez combien de kilomètres (ou plutôt de jours) il vous reste avant d’arriver au ravitaillement (l’équilibre financier). Fou, non ?

À titre d’illustration concrète, je peux vous assurer qu’au lancement d’une activité, sans ce repère, vous avancez à l’aveugle. Pire : vous prenez le risque de fixer vos prix, vos objectifs ou vos embauches sans savoir à quel moment tout commence enfin à devenir rentable. C’est du vécu, et pas qu’une fois…

Au passage, si vous êtes en pleine réflexion sur le choix de votre statut, pensez à examiner les spécificités d’un auto-entrepreneur ou SASU, la logique du point mort (notamment pour les charges fixes) évolue pas mal selon le régime. Mais passons, on y revient !

Comment calculer le point mort en pratique : la formule à connaître

OK. C’est le moment de plonger dans le concret. Allez, respirez, c’est pas si costaud que ça.

Calculer le point mort étape par étape

Calculer le point mort n’a franchement rien d’un casse-tête… si on prend les choses dans l’ordre. Personnellement, la première fois que j’ai fait l’exercice, c’était sur un coin de table, avec une pile de factures et un tableau Excel précaire (vraiment… je vous recommande mieux, promis). Voici comment je procède :

  • Identifiez le montant total de vos charges fixes annuelles. (Tout ce qui ne varie pas avec le niveau de production ou de ventes.)
  • Calculez votre marge sur coût variable (marge brute unitaire × quantités ou proportion du chiffre d’affaires).
  • Obtenez le seuil de rentabilité : Seuil = Charges fixes / Taux de marge sur coût variable.
  • Traduisez votre seuil en jours d’activité (ou en mois : c’est plus rare mais parfois pertinent).

Pour chaque étape, je visualise le croisement entre mes dépenses engagées et ce qu’il faudrait encaisser pour les « rembourser ». À ce niveau-là, même si l’exercice a l’air un peu scolaire, je vous assure que prendre le temps de bien calculer le point mort étape par étape, c’est la meilleure manière d’éviter les mauvaises surprises. D’ailleurs, avant d’aller plus loin, c’est exactement ce que j’explique dans mes ateliers de sensibilisation à la gestion financière…

Calculer le point mort en jours : méthode simplifiée

Vous voulez une version rapide, facile, carrée ? Voici la formule « express » dont je vous parlais en début d’article. On se concentre sur l’essentiel :

  • Point mort (en jours) = (Seuil de rentabilité / Chiffre d’affaires annuel) × 360 ou 365
  • Avec ça, vous déterminez : combien de jours de travail votre boîte doit tenir pour devenir rentable. Là, c’est du pragmatisme à l’état pur.

Besoin d’un exemple rapide (celui-là je l’ai vraiment donné la semaine dernière au cours d’un coaching – toujours utile) :

Charges fixes annuelles 45 000 €
Marge sur coût variable 70 %
Seuil de rentabilité 45 000 / 0,7 = 64 285,71 €
Chiffre d’affaires annuel prévisionnel 120 000 €
Point mort (jours) (64 285,71 / 120 000) × 360 ≈ 193 jours

Ce calcul du point mort, en jours, vous donne une date symbolique : si vous débutez au 1er janvier, il faudra tenir jusqu’à mi-juillet avant de voir vos premiers bénéfices. Ça réveille, non ?

Pour aller plus loin sur les ratios utiles au pilotage commercial, jetez un œil à mon article sur le calcul indice de vente, vous y trouverez de quoi étoffer votre vision globale…

Calculer le point mort selon différentes unités de temps (jours, mois, exercice)

Je croise souvent des entrepreneurs qui me demandent : « Mais au fait… je peux pas plutôt calculer le point mort en mois ? Ou sur mon exercice fiscal ? » Bonne question, tout à fait légitime, et la réponse est… bien sûr !

En fait, calculer le point mort à différentes échelles permet d’affiner l’analyse selon la saisonnalité, le secteur, ou vos obligations de reporting.

  • Point mort en jours : (Seuil de rentabilité / Chiffre d’affaires annuel) × 360 ou 365
  • Point mort en mois : (Seuil de rentabilité / Chiffre d’affaires annuel) × 12
  • Point mort sur l’exercice : idéal pour intégrer le démarrage (exemple : date de début autre que le 1er janvier) ou des exercices décalés.

J’utilise, par exemple, le calcul du point mort en mois dans les activités où le chiffre d’affaires est concentré sur certains mois (restauration saisonnière, tourisme, formation professionnelle…). Cela permet d’éviter de sous-estimer le temps nécessaire pour « absorber » les périodes creuses. En récapitulatif, voyez ce petit tableau synthétique :

Unité de temps Formule Usage typique
Jours (Seuil de rentabilité / CA annuel) × 360 Suivi courant, rythme d’activité régulier
Mois (Seuil de rentabilité / CA annuel) × 12 Secteurs saisonniers, reporting simplifié
Exercice variable (ajuster le diviseur selon la durée) Exercices décalés ou spécifiques

Curieux de voir comment d’autres indicateurs peuvent compléter votre pilotage ? Je vous invite à parcourir l’analyse sur le mapping concurrentiel, c’est souvent révélateur pour croiser performance et positionnement.

Interprétation et utilité du point mort dans la gestion d’entreprise

On y arrive : vous venez de calculer le point mort. J’imagine la question sur le bout des lèvres : « Et maintenant, j’en fais quoi…? » Haha, c’est tout l’art du pilotage !

Que révèle le point mort sur la santé financière ?

Un point mort trop éloigné, c’est-à-dire situé au 210e, 250e jour ou plus… peut révéler un modèle d’affaires fragile, ou des charges fixes trop lourdes par rapport à la rentabilité attendue. Un chiffre « sain » varie selon vos contraintes, mais, à titre personnel, je vise toujours à le ramener avant le 180e jour si possible : cela laisse une demi-année pour engranger un vrai résultat net. Vous verrez, en pratique, que plus vous savez défendre un point mort proche du début de l’exercice, plus votre activité respire…

Calculer le point mort régulièrement (et pas qu’une fois en début d’année) permet d’anticiper : une embauche, un nouvel investissement, une hausse des charges… Rien de plus utile pour ne pas foncer dans le mur. À la moindre modification structurelle, c’est vraiment devenu mon premier réflexe.

D’ailleurs, pour avoir une vue plus transversale de la gestion, jetez un rapide coup d’œil sur notre décryptage du quorum en assemblée générale : ça concerne majoritairement la gouvernance, mais parfois ces enjeux se croisent !

Adapter le calcul du point mort à une activité irrégulière

Ah, le cas du chiffre d’affaires irrégulier… Il m’est arrivé d’accompagner un client artisan qui facturait sur trois gros chantiers annuels, le reste du temps… activité molle. Là, le calcul du point mort classique doit s’adapter !

  • Identifiez la périodicité réelle des rentrées de fonds : certains mois sont « plein », d’autres quasi vides.
  • Lissez au maximum vos charges fixes sur l’année, mais modélisez le chiffre d’affaires en distinguant chaque période active.
  • Calculez un point mort pour chaque pic d’activité ou simulez plusieurs scénarios avec votre expert-comptable.

J’avoue, ce type de calcul du point mort est un peu plus acrobatique… mais c’est LA seule façon d’éviter le piège du faux sentiment de sécurité en basse saison. Ça demande parfois quelques approximations, ce n’est jamais parfait, mais c’est dix fois plus réaliste pour tenir la barre. Certains outils logiciels aident là-dessus (ou un bon vieux tableau Excel bien paramétré). Si jamais cette démarche vous intéresse, je recommande vivement de consulter un professionnel de la comptabilité (et de relire, au passage, un topo sur le credit bail avantages et inconvénients, ça peut compléter votre réflexion).

Le point commun avec tout ça : plus vous anticipez, plus vous sécurisez votre caisse. La notion de trésorerie devient alors votre prochaine bataille… Un jour, il faudra qu’on en parle plus en détails, mais ce sera peut-être pour un autre article.

Voilà. J’espère avoir rendu ce sujet un peu plus digeste. Si je devais ne retenir qu’une chose : calculer le point mort, c’est bien plus qu’une formule, c’est la clé qui permet d’avancer sereinement, les yeux ouverts, sur votre route entrepreneuriale. Même en cas de doute, mieux vaut avoir son “GPS” branché que partir sans repère. Et si vous hésitez, relisez ce guide, testez avec vos chiffres, allez-y franchement. Ah, et prenez soin de votre trésorerie, ça file vite…

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Pierre Lefevre

Je dirige une PME dynamique dans le secteur des services aux entreprises. Passionné par l’innovation et le management, je suis toujours à la recherche de conseils pratiques pour faire grandir mon équipe et développer mon activité.

J’adore partager mes trouvailles ici ;)

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